Le 17 décembre, le Sénat a adopté le projet de loi autorisant la ratification de la convention du Conseil de l’Europe sur la contrefaçon des produits médicaux et les infractions similaires menaçant la santé publique.
Signée à Moscou le 28 octobre 2011, cette convention, dite « Médicrime », est le premier instrument international juridiquement contraignant dans le domaine du droit pénal dont l’objet est de lutter spécifiquement contre la contrefaçon des produits médicaux. Elle entrera en vigueur le 1er janvier 2016.
La contrefaçon de médicaments est un véritable fléau. La quasi-totalité des produits les plus demandés font aujourd’hui l’objet de contrefaçon (produits érectiles, amincissants, anti-diarrhéiques, etc.). Le développement du commerce en ligne a encore aggravé le phénomène.
Ce fléau porte un grave préjudice à la santé des individus, les médicaments contrefaisants étant moins efficaces, voire dangereux. La France reste relativement épargnée grâce, d’une part, à l’encadrement du circuit de distribution des médicaments et, d’autre part, au monopole pharmaceutique.
Selon le Conseil de l’Europe, les ventes mondiales de faux médicaments représenteraient plus de 70 milliards d’euros par an. La perte de revenus due aux produits contrefaisants est d’environ 250 milliards de dollars par an. En 2014, les faux médicaments représentaient le troisième type de marchandises le plus intercepté aux frontières de l’UE (2,8 millions d’articles sur un total de 35,6 millions d’articles interceptés). En France, les interceptions de médicaments contrefaisants dans le fret postal et le fret express sont en très fort développement en raison de l’augmentation du nombre d’achats sur Internet.
Afin de lutter plus efficacement contre ce fléau mondial, la convention dite « Médicrime » impose notamment aux pays signataires d’ériger en infractions pénales, conformément à leur droit interne, de nombreux actes (fabrication de contrefaçons ; fourniture, offre de fourniture et trafic de contrefaçons ; falsification de documents ; infractions similaires menaçant la santé publique ; complicité et tentative). Toutes ces infractions sont appréciées au regard de leur caractère intentionnel.
Le champ d’application de la convention est large (produits médicaux sous brevet; produits médicaux génériques; accessoires destinés à être utilisés avec les dispositifs médicaux; substances actives; excipients; éléments et matériaux destinés à être utilisés dans la fabrication des produits médicaux).
La législation française est conforme à l’ensemble des exigences posées par la convention ainsi que par le droit communautaire.
Le 4 décembre dernier, la Bosnie-Herzégovine est devenue le 25ème État signataire de la convention.
Pour de plus amples informations, vous pouvez consulter le rapport de la commission des affaires étrangères du Sénat en cliquant ici.