Le 26 mars, le secrétaire d’État chargé du numérique, Mounir
Mahjoubi, et des représentants de plateformes de commerce électronique ont
signé une charte visant à améliorer les relations entre les plateformes et
les TPE-PME.
Cette charte a été co-construite par l’État, les
plateformes, la Fédération du e-commerce et de la vente à distance (FEVAD) et
la Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME), à l’issue
d’une période de recensement des difficultés rencontrées par les PME. Sur la
base des signalements reçus, une démarche de médiation avait été engagée entre
les plateformes et les PME concernées. La charte « a vocation à traiter
les problématiques récurrentes et à établir le cadre d’un dialogue plus fluide
entre les acteurs ». Elle constitue une première étape vers la mise en œuvre,
à compter de 2020, du règlement européen dit « platform-to-business »
(P2B).
Les engagements s’articulent autour de trois axes :
1) la formalisation des relations commerciales entre les deux parties ;
2) la garantie d’un échange ouvert, fiable et individualisé ;
3) une lutte contre la contrefaçon plus agile et plus efficace.
Pour ce qui concerne la lutte anti-contrefaçon, la
charte vise, d’une part, à « construire au sein des plateformes un
processus de lutte contre la contrefaçon » et, d’autre part, à « donner
la possibilité aux entreprises utilisatrices de signaler tout problème de
contrefaçon rencontré sur la plateforme et, le cas échéant, mettre en œuvre par
les plateformes des actions correctives nécessaires ».
Les plateformes signataires sont Boulanger, Cdiscount,
Conforama, eBay, Fnac Darty, La Redoute, Leboncoin, Mano mano et Rakuten.
Il est déplorable qu’Alibaba et Amazon refusent de jouer
le jeu. Selon M. Mahjoubi, « Alibaba et surtout Amazon, qui est un acteur
majeur, ont refusé au dernier moment de s’engager ».
Parallèlement à la signature de la charte, le Gouvernement
a pérennisé l’espace de signalement des difficultés entre PME et plateformes.
Mis en place à la fin de l’année dernière, cet espace en ligne « doit
permettre d’assurer le suivi de l’application de la charte ainsi que des
relations avec les plateformes non-signataires de cette charte ».
L’objectif est aussi de « faire évoluer la charte signée, si nécessaire ».
Vous pouvez accéder au formulaire de signalement en cliquant ici.
Le dossier de presse publié par le Gouvernement est disponible ici.
La « charentaise
de Charente-Périgord » a obtenu la protection d’une « indication
géographique », label délivré par l’Institut national de la propriété
industrielle (Inpi), devenant le huitième produit à en bénéficier. L’indication
couvre la fabrication de ce chausson traditionnel, utilisant la technique
originelle du « cousu-retourné », dans une aire géographique limitée
à la zone Charente-Périgord.
L’homologation
sera effective à compter du 29 mars, date de la publication de la décision au
Bulletin officiel de la propriété industrielle, a précisé l’Inpi dans un
communiqué. L’indication géographique concerne cinq entreprises, qui regroupent
210 emplois. L’Association pour la promotion de la charentaise (APC) se voit
déléguer la défense et la gestion de l’indication.
Environ 500.000
paires de ces charentaises traditionnelles sont fabriquées par an par ces
entreprises pour un chiffre d’affaires de 5,2 millions d’euros en 2018. L’indication
géographique protégée est un « signe utilisé sur un produit dont les
qualités, la notoriété ou d’autres caractéristiques, notamment en termes de
savoir-faire traditionnel et de techniques de production, sont liées à une zone
géographique d’origine », selon l’INPI.
Elle se
matérialise par l’apposition d’un logo sur le produit, accompagné du nom de l’indication
et de son numéro d’homologation. Avant la charentaise de Charente-Périgord,
sept produits manufacturés ont obtenu l’indication géographique : le siège
de Liffol (2016), le granit de Bretagne (2017), la porcelaine de Limoges
(2017), la pierre de Bourgogne (2018), le grenat de Perpignan (2018), le tapis
d’Aubusson et la tapisserie d’Aubusson (2018).
L’assemblée
générale du Comité national anti-contrefaçon (CNAC) s’est tenue le lundi
11 mars à Bercy (centre Pierre Mendès France), en présence de Christian
Peugeot, président de l’Union des fabricants (Unifab), Bruno Grandjean,
président de la Fédération des industries mécaniques (FIM), Pascal Faure,
directeur général de l’Institut national de la propriété industrielle (INPI),
et Jean-Michel Thillier, directeur général adjoint des douanes et droits
indirects (DGDDI).
Mon collègue Ronan
Le Gleut, sénateur représentant les Français établis hors de France, était
également présent.
Après avoir
accueilli les participants, j’ai présenté mon bilan d’activité :
entretiens avec des conseillers ministériels, des directeurs d’administration
et des professionnels de la propriété intellectuelle ; interventions dans
le cadre de l’examen de projets de loi (réforme de la justice, croissance et
transformation des entreprises) ; conférences du CNAC (obtentions
végétales ; plan d’action pour la croissance et la transformation des
entreprises, brevet européen à effet unitaire et juridiction unifiée du brevet ;
réforme européenne du droit d’auteur) ; etc.
Les
co-présidents des quatre groupes de travail qui composent le CNAC ont
ensuite dressé le bilan des actions menées en 2018 et tracé quelques perspectives
pour les prochains mois.
Au cours de
l’année écoulée, le groupe « coopération internationale »,
co-présidé par Vincent Carré (INPI) et Yves-Alain Sauvage
(Chanel), a notamment accueilli des délégations coréenne et dubaïote. Il
travaille actuellement à la constitution d’un réseau international des
comités anti-contrefaçon (Italie, Espagne, Maroc, Liban, Malaisie, Pérou,
etc.) ainsi qu’à l’élaboration d’une cartographie des problèmes rencontrés
par les entreprises françaises à l’étranger (législations portant atteinte
à des droits de propriété intellectuelle, etc.). Le groupe souhaite aussi
renforcer le dialogue avec les autorités répressives.
Les principales
activités du groupe « sensibilisation et communication » ont
été exposées par M. Peugeot : campagne de sensibilisation estivale
de l’Unifab (son lancement, le 5 juillet dernier à Cannes, avait notamment été
marqué par la destruction de marchandises contrefaisantes) ; présentation
des résultats d’un sondage Ifop pour l’Unifab à l’occasion de la Journée
mondiale anti-contrefaçon (7 juin), Forum européen de la propriété
intellectuelle (2018 : « Quels nouveaux outils, quelles méthodes
inédites, quels acteurs insolites pour protéger l’intelligence? », 2019 :
« L’éducation et la technologie, les enjeux incontournables d’une
propriété intellectuelle en évolution ») ; actions en matière de
formation (services répressifs, étudiants, etc.). La directrice générale de
l’Unifab, Delphine Sarfati-Sobreira, a précisé que l’Unifab souhaite, dans la
perspective des fêtes de fin d’année, diffuser des messages de
sensibilisation par l’intermédiaire d’un jeune youtubeur.
Co-présidé par Emmanuelle
Grimault (direction générale des entreprises) et Marie Acquaviva
(Longchamp), le groupe « cyber-contrefaçon » souhaite dresser
un bilan des chartes de bonnes pratiques signées en 2016. La DGE a
relevé des « signes très encourageants ». Amazon et Alibaba
ont récemment présenté au ministère de l’économie et des finances leurs systèmes
de détection automatique des contrefaçons. De plus, un évènement
devrait prochainement être organisé par Alibaba et Business France en
vue d’informer les PME-TPE qui souhaitent se lancer sur le marché chinois.
À la fin de l’année dernière, le secrétaire d’État chargé du numérique, Mounir
Mahjoubi, a lancé un espace en ligne destiné à recenser les difficultés
rencontrées par les PME françaises avec les plateformes de vente en ligne.
La contrefaçon fait partie des problèmes fréquemment signalés par les entreprises.
Par ailleurs, la réforme européenne du droit d’auteur a fait l’objet
d’un suivi attentif (l’article 13 de la proposition de directive prévoit
l’obligation, pour les plateformes en ligne, de mettre en place, sauf
dérogation, des mesures de filtrage destinées à détecter les contenus soumis au
droit d’auteur).
Au cours des prochains mois, le groupe continuera de réfléchir aux moyens de
mettre en œuvre la stratégie dite « suivez l’argent ».
De plus, le groupe étudiera la faisabilité juridique du transfert des noms
de domaine litigieux aux titulaires de droits, l’objectif étant de mettre
fin au système actuel, qui conduit à ce que les noms de domaine portant
atteinte à des droits de propriété intellectuelle, une fois supprimés,
retombent dans le domaine public et peuvent dès lors être enregistrés par de
nouveaux demandeurs. Une réflexion sur ce thème a déjà été engagée par
l’Unifab.
Les principaux
dossiers suivis par le groupe « aspects normatifs et juridictionnels »
ont été présentés par le chef du bureau de la politique tarifaire et
commerciale de la DGDDI, Marc Dagorn : transposition du « paquet
marques » (projet de loi relatif à la croissance et la transformation
des entreprises); partage, entre la douane et les titulaires de droits, des
frais de stockage, de manutention, de transport et de destruction des
marchandises soupçonnées d’être contrefaisantes (arrêté du 11 décembre 2018); nouvelle
stratégie des douanes en matière de lutte contre la contrefaçon
(renforcement de la lutte contre les contrefaçons dangereuses pour la santé ou
la sécurité du consommateur, démantèlement des réseaux, traitement plus rapide
des dossiers à faibles enjeux); dépôt en ligne des demandes d’intervention des
autorités douanières (signature électronique).
Pour ce qui concerne la transposition du « paquet marques »,
M. Faure a précisé que le renforcement de la procédure d’opposition des
marques (extension des droits antérieurs opposables) et l’abandon de
l’exigence d’une représentation graphique comme condition de validité d’une
marque (possibilité d’enregistrer en tant que marques des signes sonores,
audio-visuels, olfactifs ou gustatifs) devraient être effectifs cet été. Quant
à la procédure administrative en matière de déchéance et de nullité des
marques nationales, elle devrait être mise en place au début de l’année
prochaine.
Les membres du
CNAC ont également acté la création d’un groupe « secteur public »,
qui réunira l’ensemble des administrations membres du comité. Une concertation
sera engagée en vue de l’établissement d’un plan stratégique. Il s’agit
d’un premier pas vers la concrétisation d’une recommandation que la Cour des
comptes avait formulée dans un référé publié en 2014, à savoir la création
d’une instance interministérielle de réflexion stratégique et de pilotage
opérationnel de la lutte contre la contrefaçon.
M. Faure a
ensuite animé une discussion autour du thème « pourquoi faut-il faire
de la lutte anti-contrefaçon une priorité nationale ? ». Sont
notamment intervenus Marion Guth (INPI), le lieutenant-colonel Christian
Tournié (Office central de lutte contre les atteintes à l’environnement et à la
santé publique), Patrick Gaillard (FIM), Mme Sarfati-Sobreira, M. Sauvage, M.
Thillier, Pierre Delval (World Anti-Illicit Traffic Organization), M.
Peugeot, M. Grandjean et Jean-Claude Masson (Hermès). Parmi les priorités
évoquées figurent le renforcement de l’éducation à la propriété
intellectuelle, la révision de la directive dite « e-commerce »
en vue de responsabiliser les plateformes (un nouveau cycle va s’ouvrir avec
l’élection d’un nouveau Parlement européen et la mise en place d’une nouvelle
commission européenne), la création de synergies au sein du CNAC. M.
Thillier a souligné, à juste titre, la nécessité de faire de la lutte
anti-contrefaçon « un sujet prioritaire aux niveaux européen et
international ».
L’assemblée
générale s’est conclue par la signature d’une convention entre la FIM, la
DGDDI et l’INPI, qui ont décidé d’unir leurs efforts en vue de mettre en
place un « programme de promotion de la propriété industrielle au profit
des PME de l’industrie mécanique ».
À l’occasion de
l’assemblée générale du Comité national anti-contrefaçon (CNAC), le 11 mars
dernier, les présidents des quatre groupes de travail du CNAC ont présenté leur
bilan d’activité 2018. Avec des actions qui, pour l’essentiel, s’inscrivent
dans la continuité des années précédentes avec peu d’avancées marquantes.
GT
Coopération internationale – présidé par Yves-Alain Sauvage (CHANEL) et Vincent
Carré (INPI)
En 2018, le groupe de travail (GT) a eu trois initiatives :
1/ La réception d’une délégation coréenne qui a notamment présenté sa campagne
anti-contrefaçon « No visibility » ;
2/ L’accueil de la Municipalité de Dubaï avec un échange sur le portail « IP
Gatyeway » qui permet aux titulaires de droit de déposer des plaintes en
ligne ;
3/ Dans le cadre du renforcement des échanges Franco-Russe, lors de la 24e
session du Conseil économique, financier, industriel et commercial (CEFIC) de
décembre 2018, les échanges ont notamment portés sur les procédures et les
bonnes pratiques en matière de lutte anti-contrefaçon et sur les importations
parallèles.
En ce qui
concerne les actions structurantes, le GT souhaite faire émerger un réseau
international des associations anti-contrefaçon à l’image du CNAC. Au-delà des
échanges anciens avec l’Italie, l’Espagne, le Maroc… de nouveaux contacts ont
été noués avec le Liban, la Malaisie et l’Office du Pérou.
En 2019, le GT
poursuivra ses actions de coopération et abordera de nouveaux sujets tels que :
la cartographie des problèmes ; les difficultés des entreprises françaises
à l’étranger ; le droit opposable ; les marques 3D ; la
responsabilité des intermédiaires ; renforcer le dialogue avec les
autorités de répression et les intégrer au groupe de travail.
GT
Sensibilisation – Communication – présidé par Delphine Sarfati-Sobreira
(UNIFAB) et Valérie Hochet (INPI)
Le GT a mené de nombreuses actions de communication avec des soutiens privés et
publics. Notons toutefois que celles-ci sont pratiquement exclusivement
initiées ou opérées par l’Union des fabricants :
1/ La traditionnelle opération de sensibilisation des consommateurs avec « Plus
de 100 000 tracts, bilingues français/anglais sur le thème « Ne vous
faites pas des vacances en toc » seront distribués, du 5 juillet au 18
août, par les équipes de l’Union des fabricants (Unifab) aux vacanciers du
littoral sudiste* de la France. » Avec en plus des espaces
d’affichage offerts par JC Decaux et des espaces sur les réseaux sociaux.
2/ La
publication, à l’occasion de la Journée mondiale contre la contrefaçon du 7
juin 2018, d’un sondage IFOP/UNIFAB « Pas de contrefaçon dans ma
consommation ». Celui-ci révèle que 37 % des consommateurs achètent
involontairement des contrefaçons sans le savoir.
La remise de 7
trophées qui récompensent des acteurs fortement impliqués dans la lutte
anti-contrefaçon en partenariat avec le Global Anti-Counterfeiting Group
(GACG).
3/
L’organisation par l’Unifab, les 5 et 6 avril 2018, en partenariat avec
INPI/CNAC, du 23° Forum européen de la propriété industrielle sur le thème « Quels
nouveaux outils, quelles méthodes inédites, quels acteurs insolites pour
protéger l’intelligence? ».
4/ Enfin, l’Unifab organise plus d’une cinquantaine de formations spécialisées
par an pour des douaniers, des policiers, des magistrats et des étudiants.
GT Cyber
contrefaçon – présidé par Marie Acquaviva (LONGCHAMP) et Emmanuelle Grimault
(DGE)
À l’initiative de la DGE, les plateformes de e-commerce Amazon et Alibaba
(Taobao) ont présenté fin 2018, leurs systèmes automatiques de détection
des contrefaçons.
En mai ou juin prochain, Alibaba devrait organiser un évènement, sous les
auspices du ministère de l’Économie, pour informer les PME/TPE qui veulent se
lancer sur le marché chinois.
Le GT souligne les signaux très positifs résultants de l’annonce de Mounir
Mahjoubi, Secrétaire d’État en charge du numérique, de mettre en place une
plateforme de médiation afin de permettre aux PME/TPE qui vendent sur internet
de défendre leurs intérêts face aux géants du e-commerce.
Le GT souligne que l’article 13 de la nouvelle directive Droit d’auteur prévoit
que les plateformes d’e-commerce mettent en place des systèmes automatiques de
détection des contrefaçons.
Pour 2019, le
GT souhaite :
– faire le bilan des chartes de bonnes pratiques qui ont été signées en 2016 ;
– poursuivre l’action « follow the money » pour identifier les
contrefacteurs ;
– pouvoir saisir les noms de domaine en évitant que ceux-ci ne soient remis en
vente, ce qui est le cas aujourd’hui en France. Et faire en sorte, à l’image
des « Take Down » américains, que les noms de domaine saisis servent
à informer les consommateurs sur les risques de la contrefaçon.
Par ailleurs, Delphine Sarfati (Unifab) estime aberrant que les titulaires de
droit soient obligés d’engager une procédure de saisie pour chaque nom de
domaine illicite.
La société Hermes, qui dépose des plaintes sur une centaine de plateformes,
déplore que les procédures soient différentes d’une plateforme à l’autre. Ce
qui, compte tenu des difficultés, entraîne des erreurs qui font que de
nombreuses plaintes sont non traitées.
Autant d’opérations fortes consommatrices de temps : 1/3 des tâches sont
consacrées à la saisie de marchandises contrefaisantes et les 2/3 aux
procédures.
GT Aspects
normatifs et juridictionnels – présidé par Valentine Kantel (LEEM) et Marc
Dagorn (DGDDI)
Outre la transposition du Paquet marque dans le cadre de la loi PACTE (porté
par la DGE), la présentation a été exclusivement centrée sur les initiatives de
la douane (DGDDI) en matière de lutte contre la contrefaçon :
– la publication, le 11 décembre 2018, d’un arrêté de partage des coûts de
destruction des marchandises dans le cadre de la procédure de saisie simplifiée
(voir article associé).
– la publication, en janvier 2018, de la stratégie anti-contrefaçon de la DGDDI
avec une attention particulière portée au démantèlement des organisations
criminelles ;
– la volonté de retirer du marché les produits dangereux pour les consommateurs ;
– la gestion en ligne des demandes d’intervention avec une signature
électronique ;
– enfin, les titulaires ayant fait une demande d’intervention auront
prochainement accès à la totalité des informations concernant les saisies
douanières nationales.
L’assemblée
générale s’est ensuite poursuivie par plusieurs interventions. Après un rappel
des chiffres-clés de la contrefaçon, par Marion Guth de l’INPI, le
Lieutenant-Colonel Christian Tournié de l’Office central de lutte contre les
atteintes à l’environnement et à la santé publique (OCLAESP) a présenté les
priorités de l’Office. Puis Patrick Gaillard, directeur juridique de la
Fédération des industries mécaniques (FIM) a expliqué pourquoi la FIM a ressenti
le besoin de créer un comité anti- contrefaçon en 2017. Enfin la responsabilité
des intermédiaires en matière d’atteinte aux droits de PI a été évoquée par
Delphine Sarfati-Sobreira, directrice générale de l’UNIFAB et Yves-Alain
Sauvage responsable Monde lutte anti contrefaçon de la société CHANEL.
L’assemblée
générale s’est achevée par la signature d’une convention entre la FIM, la DGDDI
et l’INPI qui ont décidé d’unir leurs efforts en vue de mettre en place un « programme
de promotion de la propriété industrielle au profit des PME des industries
mécaniques ». Pour Bruno Grandjean, président de la FIM, la contrefaçon ne
concerne pas que les marques, elle touche aussi le BtoB. Elle est souvent
cachée et s’insinue au sein de nombreux produits industriels avec parfois des
conséquences graves pour la sécurité, comme avec les roulements à billes. Cette
contrefaçon est le fruit de filières organisées qu’il faut traquer, tout en se
félicitant des échanges entre le CNAC et la FIM afin de développer une intelligence
collective.
Enfin, notons
que rien n’a été dit au cours de cette AG sur les relations entretenues entre
le CNAC et l’Observatoire de l’EUIPO. Ce qui est pour le moins surprenant.
Le 14 mars,
j’ai eu le plaisir de participer à la vingt-quatrième édition du Forum
européen de la propriété intellectuelle (FEPI).
Organisé par
l’Union des fabricants (Unifab), en partenariat avec le Comité national
anti-contrefaçon (CNAC), le FEPI a rassemblé de nombreux acteurs, français et
étrangers, du monde de la propriété intellectuelle (avocats, conseils en
propriété industrielle, représentants d’entreprises, membres d’associations,
représentants des pouvoirs publics, etc.). Ouvert par Jérôme SIBILLE (LVMH),
vice-président de l’Unifab, cet évènement avait, cette année, pour thème « L’éducation
et la technologie : les enjeux incontournables d’une propriété intellectuelle
en évolution ».
Vous trouverez,
ci-dessous, le texte de mon intervention (seul le prononcé fait foi).
Monsieur le
président,
Madame la directrice générale, chère Delphine,
Monsieur le directeur général,
Mesdames, messieurs les directeurs,
Mesdames, messieurs,
Avant toute
chose, je souhaite remercier l’Unifab pour son invitation. C’est toujours un
honneur et un plaisir d’intervenir lors du Forum européen de la propriété
intellectuelle.
Le CNAC
travaille étroitement avec l’Unifab, comme avec l’INPI, qui nous aide avec la
DGDDI.
Depuis le
dernier FEPI, l’actualité parlementaire liée à la propriété intellectuelle a
été particulièrement riche.
Comme vous
le savez sans doute, le projet de loi relatif à la croissance et la
transformation des entreprises fait actuellement l’objet d’une nouvelle lecture
à l’Assemblée nationale. La loi sera promulguée au printemps, après une
nouvelle lecture au Sénat et une lecture définitive à l’Assemblée nationale.
Ce texte
ambitieux comprend plusieurs dispositions relatives à la propriété
intellectuelle. Trois d’entre elles ont été adoptées dans les mêmes termes par
les deux chambres.
La modernisation du certificat d’utilité vise à offrir aux entreprises, et plus
particulièrement aux PME, des « voies d’accès plus souples et plus
progressives vers la délivrance de brevet ».
La création d’une procédure d’opposition administrative aux brevets doit, pour
sa part, conduire « à un renforcement de la présomption de validité de
l’ensemble des brevets français ».
Quant à la transposition du « paquet marques », elle permettra
notamment le rétablissement des contrôles douaniers sur les marchandises
contrefaisant des marques nationales et transitant par le territoire de l’UE.
Il sera ainsi mis un terme aux effets pervers de la jurisprudence dite « Nokia
Philips ».
En revanche,
l’examen a priori de l’activité inventive est loin de faire l’unanimité. Un
débat intense a agité l’hémicycle feutré du palais du Luxembourg, qui était
divisé entre ceux qui considèrent que le brevet français est faible et ceux –
dont votre serviteur – qui estiment, au contraire, que notre brevet n’est pas
faible et qu’il tire principalement sa force de son intégration dans le système
européen des brevets. Cette nouvelle querelle des Anciens et des Modernes a
abouti à la suppression de la disposition controversée au Sénat, qui a
finalement été rétablie par l’Assemblée nationale. Je regrette que la rédaction
adoptée par les députés ne fasse pas référence à l’opinion écrite annexée au
rapport de recherche établi par l’OEB, qui porte notamment sur l’activité
inventive. Selon le Gouvernement, une telle précision ne serait pas de nature
législative. Pour ma part, je considère qu’elle permettrait de garantir qu’une
même invention ne soit pas examinée sur la base des mêmes critères par un
examinateur de l’OEB et par un examinateur de l’INPI.
Dans tous
les cas, il faudra veiller à ce que la mise en œuvre des nouvelles dispositions
n’aboutisse pas à un allongement des délais de délivrance des titres ni à un
renchérissement excessif du coût du brevet français. Selon la rapporteure du
texte au Sénat, « les avantages associés à l’examen au fond des brevets
par l’INPI devraient largement compenser le renchérissement relatif de ces
derniers ». Il faut l’espérer.
J’ajoute que
trois nouvelles dispositions ont été insérées par le Sénat.
La première de ces dispositions est la création d’une procédure administrative
permettant de demander la nullité d’un dessin ou modèle. Cette mesure a été
supprimée par l’Assemblée nationale, qui a considéré, à juste titre, que le
dispositif adopté par la majorité sénatoriale ne garantissait pas la sécurité
juridique des justiciables.
Les deux autres dispositions sont, d’une part, la modification du point de
départ du délai de prescription des actions en contrefaçon et, d’autre part,
l’imprescriptibilité des actions en nullité des titres de propriété
industrielle. Ces deux mesures ont été maintenues par les députés, et cela
malgré le fait qu’elles n’emportent pas l’adhésion de tous les acteurs de la
propriété intellectuelle. À cet égard, plusieurs d’entre vous ont appelé mon
attention sur le risque d’une insécurité juridique.
Il est, par
ailleurs, à noter que le Gouvernement envisage de créer, par voie
réglementaire, une demande provisoire de brevet, sur le modèle du dispositif en
vigueur aux États-Unis (provisional patent application). L’objectif est de
permettre aux entreprises d’effectuer un dépôt auprès de l’INPI « à
moindre coût et avec un minimum de formalités ». À l’instar de certains
professionnels de la propriété intellectuelle, je ne suis pas totalement
convaincu de l’utilité d’un tel dispositif. Il est, en effet, d’ores et déjà
possible de prouver l’antériorité d’une invention par d’autres moyens.
La
discussion du projet de réforme de la justice a également été l’occasion, pour
moi, de formuler des propositions en matière d’organisation juridictionnelle :
– Première proposition : la réduction de moitié du nombre de TGI pouvant être
désignés pour connaître des actions en matière de marques, de dessins et
modèles, d’indications géographiques et de propriété littéraire et artistique ;
– Deuxième proposition : l’attribution du contentieux marginal des obtentions
végétales au seul TGI de Paris ;
– Troisième proposition : l’octroi à cinq tribunaux correctionnels d’une
compétence exclusive pour les dossiers « simples » de contrefaçon ;
– Quatrième et dernière proposition : la création, au sein des juridictions
spécialisées, d’une chambre mixte de propriété intellectuelle associant
magistrats civilistes et pénalistes.
Lors des débats au Sénat, la garde des sceaux s’était dite « sensible »
à plusieurs de mes propositions, qui vont dans le sens de la réforme qu’elle
porte, à savoir « la recherche d’une spécialisation pour des contentieux
techniques et de volumétrie relativement faible ». Dès lors, il importe
d’encourager le ministère de la justice à poursuivre, par voie réglementaire,
le mouvement de concentration des compétences en matière de propriété
intellectuelle.
Il apparaît
également nécessaire de poursuivre la réflexion sur l’éventuelle extension de
la procédure de l’amende forfaitaire délictuelle au délit de contrefaçon. L’Unifab
y est favorable. La garde des sceaux a, pour sa part, indiqué vouloir « attendre
un retour d’expérience sur la forfaitisation de certains délits » avant
d’envisager une extension de ce dispositif à d’autres délits.
Par
ailleurs, il convient d’établir un premier bilan de la mise en œuvre de la loi
renforçant la lutte contre la contrefaçon, qui a été adoptée il y a tout juste
cinq ans. Il serait notamment utile de se pencher sur l’évolution du montant
des dédommagements civils accordés aux victimes de contrefaçon. Je souhaite que
ce travail d’évaluation soit très prochainement réalisé par la commission des
lois du Sénat.
L’évènement
européen qu’est le FEPI me donne aussi l’occasion, à quelques semaines des
élections européennes, de m’exprimer sur le bilan de la Commission européenne
en matière de lutte contre les atteintes aux droits de propriété
intellectuelle. Ce bilan est relativement maigre. En effet, si l’on excepte la
réforme du droit d’auteur, l’initiative la plus significative a été la publication
récente d’une liste de surveillance de la contrefaçon et du piratage.
S’agissant de la cyber-contrefaçon, la Commission s’est contentée de publier
des mesures non contraignantes et de favoriser la signature d’un protocole
d’entente sur la publicité en ligne et les droits de propriété intellectuelle.
Malgré les efforts déployés par de nombreux titulaires de droits, l’exécutif
européen a refusé de procéder à la refonte de la directive dite « IPRED »,
préférant publier de simples lignes directrices relatives à l’application de ce
texte, qui n’est pas du tout adapté à l’ère numérique.
Il est, par ailleurs, regrettable que la Commission n’ait pas proposé la
création, via la révision de la directive dite « e-commerce », d’un
nouveau statut d’intermédiaire en ligne, à savoir celui d’éditeur de services.
Il faudra impérativement remettre l’ouvrage sur le métier après que la nouvelle
Commission européenne aura pris ses fonctions. Nous pourrons alors compter sur
le soutien du Premier ministre, selon lequel la France est prête à « étudier
avec [ses] partenaires européens le moyen de créer, entre le statut d’éditeur
et celui d’hébergeur, un troisième statut ».
J’en viens à
présent au thème du FEPI, à savoir l’éducation à la propriété intellectuelle.
L’an dernier, l’IFOP a réalisé un sondage pour l’Unifab, dont il ressort
notamment que 71% des 15-18 ans affirment télécharger des biens culturels
(films, musiques, logiciels) sans se préoccuper du cadre légal. Ce résultat
inquiétant montre l’impérieuse nécessité d’inculquer aux nouvelles générations
le respect des droits de propriété intellectuelle.
Selon le ministère de l’éducation nationale, la propriété intellectuelle est
abordée « tout au long de la scolarité obligatoire » et « relève
de plusieurs champs disciplinaires ». Cependant, la situation actuelle est
loin d’être satisfaisante et la marge de progression est importante.
Pour renforcer l’éducation à la propriété intellectuelle, il serait utile,
d’une part, de s’inspirer des expériences étrangères (Allemagne, Japon, etc.)
et, d’autre part, de s’appuyer sur les travaux menés par le réseau chargé des
questions de propriété intellectuelle dans l’éducation, qui est géré par
l’EUIPO.
Par ailleurs, j’encourage le ministère de l’éducation nationale à s’impliquer
davantage dans les travaux conduits par l’EUIPO.
Enfin, il conviendrait que la France promeuve activement l’éducation à la
propriété intellectuelle dans le cadre de la mise en place d’un espace européen
de l’éducation d’ici à 2025.
Je vous
remercie de votre attention et vous souhaite des débats fructueux et
constructifs.
La
commercialisation de produits contrefaits dans le monde atteint 460 milliards d’euros
par an. Elle bondit dans l’UE où elle représente 6,8% des importations. La
France est le second pays, derrière les États-Unis, dont les marques et les
brevets sont piratés.
Le fléau de la
contrefaçon se répand chaque année davantage. L’Europe et la France en
particulier en sont les premières victimes. En 2016, le commerce de produits
contrefaits représentait 6.8 % des importations de l’UE (contre 5 % en 2013),
une somme proche de 120 milliards d’euros. Un montant d’autant plus
considérable qu’il ne prend pas en compte les produits fabriqués et consommés
sur les marchés intérieurs ou commercialisés via l’internet.
Au plan
mondial, la contrefaçon représente 3,3% des échanges mondiaux (+32%) et un
montant global de 450 milliards d’euros par an, estiment, dans leur rapport
publié ce lundi, l’Office de l’Union européenne pour la propriété
intellectuelle (EUIPO) et l’OCDE (Organisation de coopération et de
développement économiques).
Marques et
brevets français
La France est
particulièrement affectée par ce fléau. En 2016, 17% des produits de
contrefaçon saisis usurpaient des marques ou des brevets français. C’est un peu
moins que les États-Unis (24%) mais davantage que les autres pays avancés,
comme l’Italie (15 %), la Suisse (11 %) et l’Allemagne (9 %). Dans les pays
émergents, deux places où sont fabriquées une grande partie des produits
contrefaits – Hong Kong et la Chine – deviennent à leur tour une cible
croissante de ces malversations.
Les deux-tiers
des produits, essentiellement des chaussures, des vêtements, des articles en
cuir, des équipements électriques et des médicaments, sont acheminés par la
poste ou par messagerie expresse, en petits colis.
Ce commerce
induit « un manque à gagner pour les entreprises et les finances
publiques. Il alimente d’autres activités criminelles. Il constitue également
un réel danger pour la santé et la sécurité des consommateurs », pointe le
directeur de la Gouvernance publique de l’OCDE, Marcos Bonturi. Les faux
médicaments, les risques d’incendie liées aux malfaçons de produits
électroniques, les produits chimiques non conformes aux normes contenus dans
les rouges à lèvres ou les laits maternisés, en sont des exemples.
Les produits
les plus contrefaits et vendus sont les chaussures, les vêtements, la
maroquinerie, les équipements électriques, les montres et, de plus en plus, les
produits pharmaceutiques, selon un rapport conjoint de l’OCDE et de l’Office de
l’Union européenne pour la propriété intellectuelle publié lundi.
Le commerce des
contrefaçons pèse de plus en plus lourd dans le monde en atteignant près de 450
milliards d’euros sur la période 2014-2016, soit 3,3 % du commerce mondial,
contre environ 406 milliards d’euros, soit 2,5% sur la période 2011-2013, selon
un rapport conjoint de l’Organisation de coopération et de développement
économiques (OCDE) et de l’Office de l’Union européenne pour la propriété
intellectuelle (EUIPO) publié lundi 18 mars.
De plus en plus
de produits pharmaceutiques
Les produits
qui sont les plus contrefaits et vendus sont les chaussures, les vêtements, la
maroquinerie, les équipements électriques, les montres et, de plus en plus, les
produits pharmaceutiques (entre 1 et 2% des contrefaçons). À noter, moins de
bijoux de contrefaçon sont vendus en Union européenne que globalement dans le
monde. En revanche, plus de tissu contrefait est vendu en Europe que dans le
reste du monde. La valeur économique de certains types de produits contrefaits
n’est pas toujours proportionnelle à la quantité des dits produits vendus : par
exemple, les montres ne représentent que 6% du total des contrefaçons vendues
dans le monde, mais sont les produits dont la valeur est la plus grande, en
atteignant près de 25% de la valeur globale des contrefaçons.
Les industries
qui ont le plus de propension à souffrir des conséquences économiques du marché
de la contrefaçon dans le monde sont les parfums et cosmétiques, la
maroquinerie, les vêtements, les chaussures, les montres et les jeux – avec une
spécificité dans l’Union européenne où le marché du tabac est aussi impacté.
Plus de 55% des contrefaçons viennent de Chine et près de 30% de Hong-Kong.
Plus de 55% des
contrefaçons viennent de Chine et près de 30% de Hong-Kong. Les principaux pays
victimes de ce commerce sont les États-Unis car près de 25% des contrefaçons
sont des copies de produits dont la propriété intellectuelle est américaine,
suivis par la France (plus de 15%), l’Italie (15%), la Suisse (plus de 10%) et
l’Allemagne (moins de 10%).
120 milliards d’euros
pour l’Union européenne
Dans l’Union
européenne, le total des importations de contrefaçons est estimé à 120
milliards d’euros, soit 6,8% des importations totales, contre 5% en 2013. Dans
la liste des pays importateurs, menée par Hong Kong et la Chine, le Bénin et la
Thaïlande sont apparus entre les périodes 2011-2013 et 2014-2016. Cependant, la
majorité des contrefaçons sont achetées par des personnes qui savent que les
produits sont des faux (58,5%), notamment concernant les parfums et produits
cosmétiques (65,5%), les montres (65,4%), les bijoux (61%) et les équipements
électriques (60,4%). En revanche, 68,7% des produits pharmaceutiques de
contrefaçon sont vendus à des personnes qui ne savent pas que les produits sont
des faux.
La majorité des
contrefaçons sont expédiées dans des petits paquets de moins de dix articles
(85%) dans la période 2014-2016 contre moins de la moitié (43%) en 2011-2013.
Les contrefaçons sont le plus souvent acheminées par la poste dans des
courriers ou colis (57%), voire des livraisons express, puis par les airs
(15%), la mer (10%), et la route (5%).
L’assemblée
générale du Comité national anti-contrefaçon (CNAC) qui s’est tenu, le 11 mars
2019, a réuni plus d’une soixantaine de participants privés et publics. Dans
une courte introduction de bienvenue, le Sénateur Richard Yung, président du
CNAC, a rappelé quelques-unes des principales actions initiées en 2018. *
Pascal Faure,
secrétaire général du CNAC et directeur général de l’Inpi (qui, rappelons-le,
héberge et assure, avec Stéphanie Leguay, le secrétariat du Comité — une
structure informelle de concertation qui n’a toujours pas de ressources propres
—, a rappelé que la défense des marques françaises (avec 95 500 marques
enregistrées en 2018 (+5%)) était la juste contrepartie de leur notoriété et
qu’il fallait préserver leur valeur.
Mais surtout
Pascal Faure — faisant probablement le constat que les actions du CNAC avaient
atteint certaines limites — a exprimé le souhait qu’il fallait « donner un
peu plus de stratégie commune à nos actions ». En particulier, au plan
international, en développant des échanges de bonnes pratiques avec les
associations anti-contrefaçon équivalentes, ce qui est déjà le cas avec le
Maroc, la Côte-d’Ivoire, l’Italie… ou le Liban et la Malaisie encore en phase
de réflexion.
Les échanges
suivants montreront que l’ouverture du CNAC, au-delà des spécialistes de la
propriété intellectuelle, ne pourra se faire que si le Comité parvient à
convaincre les politiques que la lutte anti-contrefaçon doit être « une
priorité nationale ». Ce qui suppose d’élever le débat sur les enjeux
sanitaires, économiques et sociaux de la contrefaçon dans une économie de
l’immatérielle, de l’intelligence et du savoir. D’où la nécessité pour le CNAC
de s’associer et de se confronter à de nouvelles compétences.
Remarquons
qu’en parallèle la plupart des intervenants ont fait le constat que la lutte
contre le faux ne pouvait s’inscrire efficacement qu’au plan européen, tout en
déplorant, le manque d’intérêts et d’initiatives de la Commission européenne
actuelle pour ce sujet. Ce qui laisse perdurer au sein même de l’UE des
disparités réglementaires, législatives, organisationnelles et opérationnelles
qui entravent les enquêtes et les possibilités d’agir. Le renouvellement du
Parlement européen, qui sera suivi de celui de la Commission, est alors perçu
comme une opportunité qu’il faudrait mettre à profit pour faire évoluer les
mentalités. À condition de disposer des bons relais d’influence politique au
plus haut niveau…
Les présidents
des quatre groupes de travail du CNAC ont ensuite présenté leur bilan
d’activité 2018. Avec des actions qui, pour l’essentielle, s’inscrivent dans la
continuité des années précédentes avec peu d’avancées marquantes. Ce qui n’est
pas surprenant compte tenu de la lourdeur et de la technicité des dossiers
traités alors que les groupes de travail reposent entièrement sur le bénévolat
et la disponibilité réduite des uns et des autres. < (à suivre)
Philippe
Collier
Contrefaçon
Riposte (15/03/19)
* Des
contacts de haut niveau avec l’administration ; le suivi de la loi PACTE qui
doit être prochainement adoptée ; la protection des obtentions végétales ; le
brevet à effet unitaire et la mise en place de la JUB et au plan européen le
suivi de certains aspects de la directive droit d’auteur.
Used
in mobile phones, tablets, cameras and many connected devices, Secure
Digital (SD) cards are all around us, even though we may not always see
them. The tools, used to store digital information, are essential for
saving data and keeping our portable electronics running smoothly. As
multimedia explodes and equipment becomes ever smaller, SD cards have
become an essential component of our digital environment.
An increased
demand for smartphones in developing nations, as well as the voracious
production of visual content for social media, has exponentially
expanded the need for data storage systems, which has created a rich
market for SD card manufacturers. According to a recent study from Persistence Market Research (PMR),
the SD card market was worth nearly $8 billion in 2017 and is expected
to grow significantly, up to $8.9 billion by the end of 2022.
A Market Targeted by Counterfeiting
As the demand for SD cards grows, however, so does the problem of
counterfeit cards with falsified storage capacities; this is quickly
becoming one of the greatest challenges facing the SD card market.
Indeed, according to an engineer at SanDisk, the world leader in the
sector, nearly a third of SD cards bearing the brand’s logo of the brand
could be counterfeit. The magnitude of the problem is due to the fact
that it is highly difficult to tell real and fake memory cards apart;
the fraud is not visible, but rather at the software level. To the eye,
counterfeit cards appear as almost perfect copies of the market’s two
main players: Samsung and SanDisk.
Differentiating between original and counterfeit products is so
notoriously difficult that online sales have become the preferred
distribution channel for fake SD cards. According to a survey of
complaints done by the website The Counterfeit Report, 66% of red flags for counterfeit products came from a sale done through eBay, and 28.5% through Amazon.
The Consequences of Purchasing Counterfeit Cards
Counterfeit data storage is particularly problematic because it poses
a threat to data. The writing speed of a counterfeit card is generally
not as good as its labelled to be. More significantly, the card
typically has a smaller storage capacity than it claims, which can mean a
loss of data. The inconvenience can be truly dramatic, particularly for
professional photographers and videographers, who are important buyers
of SD cards.
The procedure is fairly simple: a card’s software is falsified such
that it appears to have a greater storage capacity than it actually
does. As long as this capacity is not actually exceeded, the only
inconvenience will be the product’s slow speed. But once it reaches
capacity, the card will automatically overwrite the previously recorded
files, replacing them with the newer ones. Consumers lose files without
even realizing what is happening.
How to Recognize a Fake SD Card
Recognizing fake SD cards is extremely difficult, as originals and
fakes are nearly identical, and packaging is copied to perfection.
Buying SD cards, then, requires taking a few precautions.
The first indicator is the selling price of the card. If the offer
seems too good to be true, check the reliability of the seller. You
should always buy memory cards from authorized resellers, and avoid
third-party sellers with bad ratings on online platforms.
The second indicator is the writing speed. If the card writes too
slowly, it’s likely counterfeit. Software exists which can verify a
card’s operation and thus its validity.
If you’re unsure of a card’s validity, simply avoid using it
altogether, or at least avoid using it to save important files, as you
may risk corrupting or losing them.
Le village de Laguiole, dans l’Aveyron, pourra enfin déposer son propre nom : la cour d’appel de Paris a annulé mardi vingt marques « Laguiole » propriété d’un entrepreneur qui les utilisait pour commercialiser toute une gamme de produits souvent importés.
Le village se battait depuis plus de vingt ans pour retrouver son nom face à un entrepreneur du Val-de-Marne, Gilbert Szajner, qui avait déposé la marque pour désigner non seulement des couteaux, grande tradition de la commune, mais aussi du linge de maison, des vêtements, des engrais ou encore des barbecues. Contre redevance, celui-ci accorde des licences à des entreprises françaises et étrangères qui peuvent commercialiser sous le nom Laguiole des produits qui n’y sont pas fabriqués. Dans ce volet du litige, Laguiole, mondialement connue pour ses couteaux fermants au manche siglé d’une abeille, fabriqués depuis le XIXème siècle, avait saisi le tribunal de grande instance de Paris en 2010. Celui-ci l’avait débouté en 2012, jugement confirmé en 2014 en appel. Mais, en 2016, la Cour de cassation avait cassé en partie la décision de 2014.
Relevant que, selon un sondage, 47% des Français associait le nom de la commune aux couteaux et fromages, la Cour de cassation avait estimé qu’il existait un risque d' »induire en erreur le consommateur moyen en lui faisant croire que ces produits étaient originaires de ladite commune ». L’affaire était donc revenue devant la cour d’appel de Paris qui, mardi, a annulé vingt marques « Laguiole » déposées par M. Szajner. Dans leur arrêt, les juges dénoncent une « fraude », « une stratégie visant à priver la commune et ses administrés de l’usage du nom Laguiole ». La cour d’appel a en revanche refusé de condamner M. Szajner pour pratiques commerciales trompeuses, estimant celles-ci insuffisamment caractérisées.
Gilbert Szajner, son fils et leur société Laguiole devront verser solidairement 50.000 euros au village au titre de son préjudice moral, et chacun 20.000 euros au titre des frais de justice. « On va retrouver la possibilité d’utiliser notre nom, ce qu’on nous avait retiré ! », s’est félicité le maire du village, Vincent Alazrd. Selon lui, « la majorité » des marques concurrentes sont ainsi annulées, même si quelques unes subsistent. Contactée, l’avocate de Gilbert Szajner n’était pas joignable dans l’immédiat. Il peut encore former un pourvoi en cassation. Dans un volet distinct, la société qui fabrique les « véritables » couteaux de Laguiole avait gagné en 2017 devant la justice européenne face aux couteaux et couverts commercialisés par M. Szajner sous l’appellation Laguiole.