Conférence-débat sur la contrefaçon de médicaments

Le 20 juin, je suis intervenu à l’ouverture d’une conférence-débat sur la contrefaçon de médicaments organisée par l’Institut international de recherche anti-contrefaçon de médicaments (IRACM), en partenariat avec le CNAC.

Cet évènement s’est tenu au Sénat. Il a rassemblé une centaine de participants, dont l’ambassadrice chargée de la lutte contre le crime organisé, Michèle RAMIS, le directeur de l’IRACM, Bernard LEROY, ainsi que les professeurs Marc GENTILINI et Jean-Christophe GALLOUX. Les débats étaient animés par Marc TRONCHOT, ancien directeur de la rédaction d’Europe 1.

Créé en 2010, l’IRACM est une association à but non lucratif dont la mission principale est de promouvoir et développer la lutte contre le trafic mondial de faux médicaments. Il intervient dans les domaines de la prévention, de la recherche, du conseil et de la formation.

La contrefaçon de médicaments représente un véritable fléau, qui touche désormais toutes les classes thérapeutiques (anti-cancéreux, antipaludiques, anti-diarrhéiques, produits érectiles, amincissants, etc.). Au cours des dernières années, les ventes en ligne de faux médicaments ont augmenté de façon exponentielle. Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), plus de la moitié des médicaments achetés sur des sites internet seraient des contrefaçons.
Ce fléau porte un grave préjudice à la santé des individus, les faux médicaments pouvant contenir des principes actifs en surdosage, sous-dosage ou des substances toxiques.La France reste relativement épargnée grâce, d’une part, à l’encadrement du circuit de distribution des médicaments et, d’autre part, au monopole pharmaceutique.
L’ampleur exacte de la contrefaçon de médicaments est méconnue. Selon le Conseil de l’Europe, les ventes mondiales de faux médicaments représenteraient plus de 70 milliards d’euros par an. La perte de revenus due aux produits contrefaisants est d’environ 250 milliards de dollars par an. En 2014, les faux médicaments représentaient le troisième type de marchandises le plus intercepté aux frontières de l’UE (2,8 millions d’articles sur un total de 35,6 millions d’articles interceptés). En France, les interceptions de médicaments contrefaisants dans le fret postal et le fret express connaissent un très fort développement en raison de l’augmentation du nombre d’achats sur Internet.

Selon Jean-David LEVITTE, ambassadeur de France, la lutte contre la contrefaçon de médicaments nécessite la mise en œuvre d’une stratégie globale:
– sensibiliser et mobiliser les gouvernements des pays membres du G20 ;
– aider les États à renforcer leur législation et à accroître la coopération internationale ;
– intensifier et étendre les formations (magistrats, douaniers, policiers) ;
– financer des actions de démantèlement de réseaux ;
– multiplier les campagnes de sensibilisation ;
– approfondir la connaissance de ce fléau.

Vous pouvez consulter la synthèse de mon intervention et des débats en cliquant ici.

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