Saint-Ouen: 2,6 millions d’euros de vêtements contrefaits saisis aux Puces

Le stock de milliers de pièces de contrefaçons de marques a été trouvé dans un box, passage Marceau. Un homme a été interpellé dimanche.

Des parkas Canada Goose (presque) plus vraies que nature, des polos Lacoste, des paires de basket Nike, des tenues North Face, Horspist et Parajumper. La parfaite garde-robe pour les accros du sportswear a été saisie dans le marché aux puces de Saint-Ouen, dimanche après-midi. Valeur marchande: 2,6 millions d’euros !

Une prise record réalisée par la brigade territoriale de contact des puces du commissariat de Saint-Ouen. Cette unité de six fonctionnaires patrouille exclusivement sur ce périmètre devenu, au fil des ans, le temple de la contrefaçon. « La grande majorité de la marchandise vendue sur ces stands sont des copies », précise un policier.

Régulièrement, les fonctionnaires tombent ainsi sur des articles qui ne sont que la pâle copie des marques réputées. Mais la saisie de dimanche est l’une des plus belles opérations jamais réalisées par l’équipe de Saint-Ouen.
Dimanche vers 16 heures, passage Marceau, une ruelle qui fait la jonction entre la rue des Rosiers et l’avenue Michelet en bordure du périphérique, les policiers remarquent un homme sortant d’un box chaudement emmitouflé dans une doudoune. Ils ont tout de suite l’œil attiré par le logo du blouson, qui semble tout droit sorti d’un atelier de contrefaçon.

Parkas, doudounes, baskets…

Poussant la porte de la réserve, ils tombent alors sur ce qui ressemble à l’antre d’un grossiste. Les vêtements sont bien emballés dans leur plastique. Il s’agit à première vue d’articles de marque. Il s’avère que tous ne sont que de piètres imitations des pièces que s’arrachent les jeunes.

Les enquêteurs dénombrent 1 225 parkas et doudounes Canada Goose, d’une valeur estimée en boutique à 980 000 €. Une doudoune Canada Goose se vend autour de 800 € dans le circuit officiel. Sur place également, 5 824 articles siglés Lacoste, 705 estampillés Horspist, 1 085 tee-shirts Philippe Plein, 877 baskets et survêtements Nike et 250 tenues North Face.

La marchandise sera détruite

Le porteur de la fausse doudoune a été interpellé. La marchandise saisie, elle, sera réduite en cendres brûlées dans un incinérateur.

Reste maintenant aux enquêteurs à remonter jusqu’au véritable propriétaire de cette juteuse marchandise. Une tâche compliquée par le dédale de prête-nom et de baux recédés relatifs à ce genre de commerces.

Depuis une dizaine d’années, la contrefaçon gagne régulièrement du terrain, alimentant une économie grise. « C’est un marché qui génère énormément d’argent. Tous ces stocks sont payés en liquide », indique un connaisseur. Ajoutant que « les circuits entre la contrefaçon et le trafic de drogue sont étroitement mêlés ».

Pour les marques de prestige, ce commerce parallèle porte atteinte à leur image et représente aussi un manque à gagner, en détournant des clients potentiels de l’enseigne.

Nathalie Revenu

leparisien.fr (10/12/18)